Peu importe où on va, tant qu’on sait d’où on vient. Le retour aux sources n’a de sens que lorsqu’on a perdu son chemin. Sans cet égarement, aucun retour n’est nécessaire, parce que ces sources nous habitent, nous guident, nous animent et nous abreuvent. Elles sont le socle de ce qui nous constitue, nous différencie, nous singularise tout en nous rapprochant. Les sources sont cette culture commune qu’on partage avec ceux qu’on identifie comme étant les nôtres, les fondations-même de l’édifice que nos actes cumulés érigent. Elles sont l’éducation qu’on reçoit, ou celle dont on s’inspire. Elles sont le mimétisme, les traditions, la cuisine, la musique, le respect de valeurs qui nous sont d’autant plus chères qu’elles nous ont forgées, elles sont nos vérités face à celles des autres. Le retour aux sources n’a de sens que lorsqu’on s’est perdu. Nier qui l’on est, ou le rejeter, s’imaginer une vie qui ne nous ressemble pas, fantasmer ce que l’autre est ou vit, est la direction du déracinement. Tous ne sont pas égaux face à ça. Il peut paraître préférable de s’éloigner au plus loin d’une vie qu’on n’a pas choisie et qui nous déboussole, mais pour autant l’histoire ne s’efface pas. Il faut accueillir le vécu, choisi ou subi, et en tirer sa force. C’est sur ses terres, à La Martinique, que Kalash trouve la sienne. L’éloignement géographique ne coupe jamais le cordon de l’âme, et l’apaisement se cache dans les pensées toujours présentes. Il suffit parfois de fermer les yeux. Ne pas oublier n’est parfois pas suffisant si ça ne nous sert pas, dès lors ce qui compte est de mettre le passé au présent, et c’est ce que s’évertue à faire Angelo Gopée, patron de Live Nation, à travers les combats qu’il mène, en gardant en ligne de mire ses origines. Mauricien, banlieusard, et boss.
Ne pas se perdre. Vivre sans oublier. En faire une force. Et avancer.
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