La culture DJ hip-hop, longtemps bastion masculin (enfin dans l’imaginaire, je vous invite à consulter mon article sur les femmes à l’origine du hip-hop dans le premier numéro de Skuuurt), voit aujourd’hui émerger de plus en plus de femmes derrière les platines. Certes, le champion du monde DMC en titre reste un homme (DJ Fly NDLR) , mais la relève se conjugue aussi au féminin. Désormais, près d’un DJ sur quatre dans le monde est une femme , et lors des derniers championnats DMC plusieurs finalistes étaient féminines. Pourtant, la sous-représentation persiste : en 2019, seulement 10% des DJ programmés dans les plus gros clubs français étaient des femmes.
Les obstacles pour ces reines des platines restent bien réels. Être une femme aux platines signifie souvent devoir prouver sa légitimité deux fois plus. Machisme, doutes sur leurs compétences techniques, hypersexualisation…les difficultés sont nombreuses. Longtemps cantonnées aux seconds rôles, à l’ombre des DJs hommes, les femmes ont dû redoubler d’efforts pour s’imposer. On a souvent réduit une DJ à son apparence plutôt qu’à son talent, ou relégué son nom en bas de l’affiche.
Pourtant, plusieurs figures emblématiques ont brisé ce plafond de verre. DJ Diamond Kuts est devenue la première femme DJ résidente sur la radio Hip-hop Power 99.
En 2017, DJ Perly a marqué l’histoire en remportant le championnat DMC USA – une première pour une femme.
DJ Shortee, couronnée “Queen of the Scratch World” par DJ Times, prouve depuis des années que les femmes peuvent rivaliser au plus haut niveau.
En France, des talents comme Lady Style, DJ T-Sia (finaliste Redbull 3style France 2020) ou DJ Emii (championne Redbull 3style 2017) s’imposent sur la scène hip-hop avec un souffle nouveau.
D’autres, à l’instar de DJ Ayane, font bouger les lignes à l’international.
Ces pionnières et leurs héritières redéfinissent d’ores et déjà le paysage du DJing hip-hop.
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