« Si on respectait 100% l’évolution des coûts, en fait les billets seraient encore plus chers. »
Perrine Chevalon, directrice de communication et billetterie à À Gauche de la Lune a tenté de m’expliquer l’évolution du prix des billets de concert et son métier.
Après plusieurs années à travailler dans le monde de la culture, à Universal Music et France Leduc Productions, c’est en 2008 que Perrine rejoint le tourneur À Gauche de La Lune à Lille.
« À gauche de la Lune, ce sont différentes casquettes, on est tourneur mondial pour nos artistes, on organise des événements sur toute la planète. On est producteur de deux festivals ainsi que promoteur local et prestataire »
Il y a donc différents facteurs qui expliquent l’augmentation des prix :
« L’inflation touche aussi nos métiers, dans le sens où les gens ne sont pas mieux payés, par contre le matériel coûte quatre fois plus cher. Un zénith c’est beaucoup de dépenses énergétiques, il faut se dire que les salles de concert n’ont pas été soumises aux boucliers tarifaires, il y a des salles dont les coûts de l’énergie ont fait x18 d’un mois sur l’autre…Il y a aussi l’industrie musicale qui fait que les cachets sont aussi plus élevés, parce que le live est un des seuls revenus des artistes. Les concerts ne font pas de très grosses marges ça couvre les frais »
Son métier consiste à amener du public en fonction des concerts que AGDL produit. Chaque stratégie sera différente :
« Nous notre travail c’est clairement de s’adapter en fonction des artistes, sans dénaturer la manière dont ils communiquent. On est des blobs en fait, on va faire en sorte de coller à l’image de l’artiste, tout en collant au code du public lillois. Notre métier c’est que de la stratégie, de l’adaptation en permanence … »
Travailler dans le monde de la culture c’est avant tout des émotions. Il est donc important de mettre en avant ces moments humains car selon elle :
« Depuis le Covid, il y a un dénominateur commun fondamental que je retrouve chez tout le monde, c’est la quête de sens. Si tu vas à un concert, c’est pour une bonne raison, c’est pour te changer les idées, pour voir un artiste que tu kiffes, pour passer un bon moment, avec tes potes, ta famille.
Et c’est ce principe que j’aime, de voir des gens qui sont hyper excités d’aller à un événement, qui se mettent à hurler dans tous les sens, ça donne des frissons. Quand tu vois ces trucs-là, tu te dis mais nous notre métier, c’est de créer ça : des instants de vie, des émotions fortes ! Notre métier ne pourra jamais être remplacé par des concerts filmés »
Lucile Baert
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