Marianne Pleure : Le vandalisme engagé

Pour beaucoup, le graffiti est une discipline connue dans la forme mais très peu dans le fond. La majorité n’y prête qu’une attention éphémère. Les raisons pour un graffeur de s’exprimer avec une bombe de peinture sont multiples. Tantôt pour laisser exprimer sa créativité, tantôt simplement par ego. D’autres choisissent la voie de l’engagement politique. C’est le cas du collectif LREM NRV à travers leur action : “Marianne Pleure”.

Le 25 Mai 2021, la loi “sécurité globale” est votée. Cette dernière rassemble plusieurs textes de lois concernant la surveillance de la population avec des méthodes comme l’utilisation de drones par les autorités, la reconnaissance faciale etc. Chez certains, cette loi remet en cause une valeur importante de la république française : La liberté. C’est ce qui va être à l’origine de l’action menée par les LREM NRV, et quoi de mieux que le détournement du symbole officiel de la république française : Marianne.

C’est une fresque de l’artiste Obey, qui sera prise pour cible dans la nuit du 13 Décembre 2020. Cette œuvre se situant dans le 13ème arrondissement de Paris, verra son slogan “liberté, égalité, fraternité” barré à l’aide d’extincteurs remplis de peinture blanche, tandis que le visage de Marianne versera des larmes rouges. Cette image forte symbolisera donc l’abandon des valeurs de la république par l’État lui-même, mettant en scène son égérie avec des larmes de sang.

Obey réagira à cette action en soutenant les activistes et en disant: “Je me range du côté des personnes qui s’opposent à l’injustice.” Quelques mois plus tards, l’oeuvre est restaurée par l’artiste ne laissant qu’une seule larme de couleur bleu en clin d’oeil aux LREM NRV et à ce que sa fresque avait subi. Mais cette reconnaissance demeure trop maigre pour le collectif.

C’est 2 ans plus tard, le 13/12 2022, que les LREM NRV auront le dernier mot en venant repasser en rouge la larme bleue laissée par Obey.

Réfs:

• Docu youtube “Graffiti vandal, les démarches invisibles” par Jules Hardi
• Article “La Marianne d’Obey Giant” sur le site desmursalire.fr par B.Fleury

Léo Beaucamp