Un cross légendaire, des braids intemporelles et des chaînes qui brillent devant les flashs des journalistes. Un style venu tout droit de la street, sur et en dehors des terrains. Dans la ville de l’amour fraternel, un jeune homme originaire de Hampton en Virginie écrit, entre controverses et génie, son immense légende. Aujourd’hui, on vous parle du joueur le plus hip hop de l’histoire de la NBA : Allen The Answer Iverson.

Depuis des années, le basket et le hip hop se lient, se croisent et grandissent en parallèle. À la base, ces deux activités ne nécessitent pas grand chose : un ballon et une caisse qui sert de panier, des mots et une caisse qui sert de boîte à rythme. Deux activités qui, comme A.I, ont grandi dans la rue. Deux activités, deux espoirs de s’en sortir. Et Allen grandit en rêvant des deux. C’est le petit gars qui hallucine en voyant Michael The Black Jesus Jordan claquer des teaux-mar pas possible, avant de se prendre les couplets de Redman, B.I.G ou Pac. A child of the ghetto à la 50 Cent qui va rester true to himself dans une des plus grandes ligues sportives au monde : la NBA.

Draft 1996, first pick, Allen Iverson. Quand David Stern, the Commissioner, appelle son nom, c’est en costume et casquette sur la tête qu’A.I vient lui serrer la main. La casquette, on la reverra. Les costumes… clairement pas ! Exit la Wall Street attitude, Allen veut juste représenter la street. Son jeu respire les playgrounds, les 3v3, les gros « and one » criés après une hésitation suivie d’un double pas assassin. À l’instar d’un Dr J deux décennies avant lui, il remet à l’honneur le streetball, et avec lui toute la culture hip-hop. Dr J était connu pour son afro impeccable, Iverson mènera les braids à leur apogée. Imaginez juste le man se faire tresser… sur le banc, en plein match !

A.I, c’est le clivage entre deux Amériques : la street et Wall Street. Un David qui va au front contre un océan de Goliath pour aller scorer, un homme qui n’a peur de personne. Hors du terrain, c’est baggy jeans, durags et chaînes clinquantes pour l’outfit, et arrestations ou même passage en prison pour les unes. Sur le terrain, des grands crossovers (même sur Michael Jordan) au rythme des couplets de Redman ou Biggie, des posters sur des pivots qui font deux fois sa taille et des chevilles brisées en cascade. Les fans l’adorent, mais la ligue le déteste, à tel point qu’en 2005, David Stern met en place une règle que beaucoup d’observateurs voient encore aujourd’hui comme anti-Iverson : le dress code. Mais qu’importe, apprécié ou pas, A.I avait déjà enclenché le rapprochement inéluctable entre un art et un autre, deux cultures qui viennent des mêmes endroits, pour arriver aux mêmes sommets, ensemble.
Allen Iverson, c’est l’histoire d’un personnage polarisant et générationnel. Athlète de génie, rebelle de naissance, parfois dans la provocation mais jamais dans l’exagération, The Answer est un exemple d’authenticité et de commitment, envers lui-même et sa culture.
Dan, Mai 2024
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