MC LYTE

Son blaze, de base (mic check, ok on commence avec une rime interne ici) c’est « Sparkle ». En 1985, Lana Michele Moorer crée le nom « Lyte » avec un « y » pour se démarquer. Elle souhaitait « un nom qui représente tout ce qu’il y a de positif où aucune obscurité ne peut exister ». C’est le label First Priority record qui ajoute le MC devant le « Lyte ». 

Elle naît le 11 Octobre 1970, grandit à New York dans « East Flatbush », Brooklyn, avec des antillais de Jamaïque, de Trinité-et-Tobago ou de la Barbade. Inscrite dans une école africaine, cet espace mixte suscite prise de conscience, envie de transmission et de militantisme dans son rap. Ses premiers chocs Hip-Hop ? Les Funky Four Plus One, Roxane Shanté mais surtout “The Showstopper” de Salt-N-Pepa. Elle gratte des lyrics à l’école avec son pote Eric Cole. Un jour il l’appelle et la branche sur un plan car un groupe cherche une femme MC. Avec son cahier où elle écrit depuis ses 12 ans (16 ans à ce moment-là), elle se rend dans un sous-sol où 8 ou 9 mecs font du son. « On va jouer quelque chose, fais un truc ! ». Un certain Milk Dee présent, entend une de ses rimes et crée le beat sur ce mot. Ça donne le morceau I cram to understand you (chanson sur l’ère du crack). Elle en parle à la première personne à une époque où personne ne l’évoque, son refus de censurer ses textes attire l’attention de l’industrie musicale.

Ses premières armes se font au Latin Quarter, endroit emblématique qui a vu naître le mouvement de KRS-one « Stop the violence », « déclic dans le Hip-Hop qui a enflammé la passion » selon MC Lyte. En 1988, elle sort le tube Lyte as a rock dans l’album du même nom et c’est le premier sorti en solo par une artiste féminine. Puis l’année suivante elle sort Eyes on this un autre classique et bien d’autres encore…On retient sa participation également à l’inoubliable émission finale du Arsenio Hall show en 1994 rassemblant entre autres le Wu-Tang Clan, A Tribe Called Quest, Naughty By Nature, Das EFX et bien d’autres. Un tempo moyen mais agressif, une articulation soigneuse, un accent sur les rimes de fin : ouais t’as reconnu, c’est du MC Lyte ! On la distingue ainsi parmi tout ce beau monde. 

Son ton de voix alto, souvent mis en avant, fait autorité grâce à sa tonalité rauque. Amatrice d’ego trip, elle aborde pourtant les problèmes sociaux : dépendances, misogynie, sexisme, problèmes de genre. Véritable pionnière, elle se place comme l’une des premières à faire passer le Hip-Hop d’une ambiance de fête à une forme d’expression consciente. 

Claude-Alix


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