Pour commencer , R.I.P Akira Toriyama senseï. Maintenant que c’est dit, parlons un peu du monument créé par celui qui est le mangaka le plus influent de l’histoire, la saga japonaise qui a pris d’assaut la pop culture, l’anime qui nous a tous fait rêver étant petit.e.s : Dragon Ball.
Qui n’a jamais tenté un kamehameha dans la cour de récréation, cherché une image du mode Super Saiyan 100, ou encore levé ses paumes vers le ciel pour aider Goku à faire un Genkidama ?
On parle là d’une œuvre intemporelle, universelle, née en 1984 des mains de son créateur , le génie Akira Toriyama. De sa première publication le 20 novembre de cette même année dans le célèbre magazine Weekly Shönen Jump, à sa suite Dragon Ball Super qui continue encore aujourd’hui, le manga aux plus de 300 millions d’exemplaires écoulés s’est installé dans les foyers du monde entier, que ce soit dans sa version papier ou sous sa forme animée.
Et c’est notamment grâce à son anime que Dragon Ball est devenu une référence pour des générations d’enfants français. Anime diffusé dans une émission mythique du P.A.F : le club Dorothée.
Les moins jeunes ne l’ont pas connue, les anciens en sont nostalgiques, Le Club Dorothée c’était l’émission jeunesse de la chaîne TF1. Diffusée entre 1987 et 1997 et animée par Dorothée, elle regroupait des dessins-animés, séries télévisées mais aussi des jeux concours et des rubriques éducatives. Entre succès et polémiques (on en reparlera), le programme a marqué de son empreinte la télévision française.

C’est donc le 2 mars 1988 que l’anime Dragon Ball débarquait dans nos salons, et avec lui c’est tout un courant qui allait suivre. Quoi de plus normal en même temps pour un shönen — comprenez un manga qui vise une audience masculine jeune dont les héros sont des garçons — diffusé dans une émission à destination d’un jeune public.
Pendant que Dragon Ball popularise la culture manga en France, un autre phénomène se développe et prend de l’ampleur : le hip-hop. Nous sommes à la fin des 80’s et au début des 90’s, et ces deux cultures, très appréciées de la jeunesse, grandissent en parallèle. Pendant que Son Goku grandit entouré de Krilin, Bulma, Tortue Géniale et autres, les IAM, Suprême NTM ou MC Solaar émergent dans le paysage musical français. On retrouve dans ces deux courants les mêmes messages de dépassement de soi, d’abnégation, de positivité dans l’adversité. Le développement est similaire, que ce soit à travers les réussites mais aussi les controverses.
Promoteurs de violences, abrutissants pour la jeunesse, sans intérêt… Attendez on parle du hip-hop ou de Dragon Ball ? À vrai dire c’est ce qui se disait sur l’un comme sur l’autre. Le ministre de l’Intérieur qui porte plainte contre le Ministère A.M.E.R ? Pas de jalousie puisque la députée Ségolène Royal fustige l’animé dans son livre (qu’on ne citera pas du coup). Un ennemi et un mépris commun incarné par les représentants de l’Etat.
En prenant pour cible ces centres intérêts c’est la jeunesse qui est attaquée. Il n’en fallait pas plus pour que les rappeurs prennent ce courant comme source d’inspiration
Parmi ces refs bien placées, on peut citer Zekwe Ramos dans Génération Club Dorothée : « Encourage-moi comme Gohan dans la salle du temps, affûtant son style, comme lui j’suis un sale mutant ». Dinos aussi a profité de la salle du temps pour s’entraîner « J’gratte mes textes à la salle du temps et j’vais m’poser sur Namek » sur la track qui l’a fait connaître : Namek. Sur Crie Mon Nom Remix, Ol’ Kainry et Dany Dan y vont aussi de leur hommage : « Appelle-moi Sangoku niveau 4 avec les cheveux longs ». Et comment ne pas citer le Saïan Supa Crew et évidemment PNL, entre le tri à Végéta ou tout simplement le M.
Tant de références, d’influences, de valeurs partagées…Dragon Ball et le rap, c’est une histoire d’amour écrite d’avance, qui n’est certainement pas prête de s’arrêter, pour notre plus grand plaisir. Alors merci aux artistes de continuer à faire découvrir le manga par leurs textes, et surtout, merci Akira Toriyama senseï pour l’immense œuvre que tu nous as laissée, on en prendra soin c’est promis.
Myriem Bui
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