Si le mot du jour se fait discret, il est pourtant en vogue dans la scène new wave francophone. Depuis sa création, le terme “trill” est imbibé de hip-hop si bien qu’il est devenu un élément de base du vocabulaire. C’est du moins le cas pour les rappeurs américains et pour ThaHomey, le plus rician des rappeurs rémois.
“Trill” est un mot-valise composé de true et de real. Pour ceux du fond de la classe, ça veut dire “vrai” au sens de véritable et “réel” au sens d’authentique. Un rappeur l’utilise donc pour revendiquer son intégrité tant dans sa musique que dans sa vie personnelle. Ainsi, tout le monde peut être “trill” mais peu sont ceux qui le sont suffisamment pour le revendiquer !

Une fois n’est pas coutume, le terme “trill” est originaire des États-Unis et plus particulièrement de chez nos amis les texans. Il a été popularisé par des rappeurs comme Pimp C ou encore Bun B. Ce dernier, originaire de Houston, a d’ailleurs nommé son premier album ainsi, sur lequel se trouvait le morceau « Trill Recognize Trill » featuring Ludacris, le rappeur aux énormes bras.
Le terme a gagné en popularité et a continué à être utilisé tout au long des années 2010. On l’a notamment vu chez tout le A$AP Mob qui a sûrement influencé nos newavers préférés. Mais si le terme est présent chez Sérane, Afro S ou encore Slimka, c’est bien chez ThaHomey qu’il prend toute son originalité et qu’il s’ancre dans la durée. Le rappeur franco-béninois est tellement “trill” que ça en est devenu son surnom, son a.k.a., son alter-ego. Il s’est littéralement confondu dedans de sorte à ce que ce terme soit indissociable de sa personne.
Avec une carrière qui commence déjà à voir naître ses petits, ThaHomey a tellement joué avec le “trill” qu’on peut le tenir pour unique responsable de sa popularisation en France. Aujourd’hui, qui oserait l’utiliser sans lui faire directement référence ? Pour le moment personne. Mais peut-être que demain un rappeur voudra devenir Trill à la place du Trill…
Gaspard Cazin
”Tu connais thaHomey, tu connais Le Trill” ThaHomey, La Perte (2018)
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