FRANGLISH , Je suis totalement Hip-Hop, interview SKUUURT

Par Scolti, 13 mai 2024

15 Mai 2024

Scolti : Salut FRANGLISH, bienvenue chez SKUUURT. Je ne suis pas sûr d’avoir à te présenter. Il suffit d’aller sur les réseaux, sur YouTube ou d’allumer la radio, pour se faire une idée. Ton succès se mesure à tous niveaux, aussi bien artistiquement qu’humainement. Comment tu vois et ressens le gap qu’il y a entre les bides que t’as pu vivre à tes débuts et ton succès actuel ?

FRANGLISH : Franchement, je le ressens très très bien. Je kiffe ma carrière. Je n’ai changé rien du tout. J’aime bien, y a eu des leçons de vie, de l’expérience, de l’évolution, de la maturité, y a eu les risques, les découvertes, y a eu tous les angles qu’il fallait pour que je puisse arriver et être fort, dans tous les sens du terme, mentalement, physiquement et musicalement parlant. Donc, franchement, je suis en accord avec tout ce qui concerne ma carrière.

S : Il t’arrive de repenser à ces débuts ?

F : Bien sûr. Surtout quand on a fait les 5 ans de MONSIEUR à la Cigale. C’était un bon moment de nostalgie. Ce petit comité, avec mon public, j’ai kiffé de fou. Je disais à mon équipe que j’avais probablement plus kiffé La Cigale que Bercy.

S : Parce que ça t’a ramené à plus de sentiments personnels ?

F : Ouais, c’était l’ambiance, c’était vraiment une célébration, c’était une soirée, c’était pas vraiment un spectacle, c’était un concert avec mes gens. On re-kiffait le premier album, on chantait les sons ensemble, on s’ambiançait, on s’amusait. Je leur demandais quel son de l’album ils voulaient, et on le faisait. Bon après, c’était tellement la fête qu’ils m’ont tendu un piège et au final on n’a pas pu respecter correctement les règles du concept du premier album. Donc on s’est retrouvé à faire « Boucan » avec KeBlack. Mais sinon, c’était très très très bon. Une célébration. 1ère ou 2ème place de mes concerts à Paris.

S : Tes débuts, c’est aussi d’avoir été backer, avec S.Pri Noir, puis Lefa. À ce moment de ta vie t’as déjà envie de prendre ton envol ? Et d’ailleurs, t’as l’assurance nécessaire pour pouvoir le faire ? Ou alors tu kiffes juste l’instant ?

F : Je fais les deux. Parce qu’à ce moment, je suis déjà en train d’aller au studio et faire mes propres sons. C’est-à-dire qu’entre temps, mes sons sortent aussi. C’est juste qu’y a pas des vues de fou. C’est entre 2k et 10k vues. Donc il ne se passe rien à ce moment-là. Mais, je fais le backer, je suis avec S.Pri., puis j’ai fait Lefa, donc 2 rappeurs que je kiffe, et je kiffais mes scènes, mes festivals avec eux. Et à côté de ça, je vais au studio et je travaille pour moi.

S : Parce que tu sais aussi que tu veux aller ailleurs

F : Ouais, je sais que je vais finir par avoir la lumière pour moi, mais je ne sais pas quand ça va arriver. C’est juste ça.

S : Et tu savais quelle direction t’allais prendre artistiquement parlant ? Ou ça s’est fait au feeling ?

F : Ça a été au feeling. Tu sais, ce que je fais là, c’est pas nouveau pour moi. C’est nouveau pour les auditeurs qui me découvrent petit à petit, mais pour moi c’est pas nouveau. Un son comme « My Salsa » ou même « Bolingo », ou même le concept de faire 2 sons en 1, ce sont des trucs que je faisais au début, dans ma première mixtape. C’est pas nouveau. C’est juste que ça a été beaucoup plus structuré et mieux travaillé. En même temps, j’ai évolué. Ma voix est différente. Mon écriture est différente. Mon flow et mes mélos sont différents. Mais ce sont les suites de mes débuts. C’est l’évolution.

« Il faut toujours se renouveler »

S : Et aujourd’hui, avec le succès que tu connais, t’as plutôt tendance à vouloir expérimenter, ou à changer de temps à autre un ingrédient dans une recette qui finalement fonctionne déjà ?

F : Il faut toujours se renouveler. Essayer de visiter d’autres choses. Tester de nouvelles choses. Inspirer de nouvelles choses. Parce que faire toujours la même chose, ça va saouler. Moi-même, ça va me saouler. Donc, c’est bien d’avoir sa recette classique, ses secrets, mais il ne faut pas faire exactement la même chose à chaque fois. 

S : Il faut prendre et conserver le plaisir

F : Exactement. Sinon y a plus la magie. C’est téléphoné

« Je suis totalement hip-hop »

S : T’as plusieurs casquettes, parce que t’es également danseur à l’origine. Y a donc une approche très hip-hop, au sens culturel du terme, dans ta carrière. Ça veut dire quelque chose, « être hip-hop », pour toi ?

F : Je suis hip-hop, moi. Je suis totalement hip-hop. Que ce soit dans la danse, dans ma manière de m’habiller, ou dans certains codes. Je suis hip-hop. Je suis afro aussi. Mais je suis plus hip-hop qu’afro.

S : On parlait de nouveautés, d’expérimentation. Le hip-hop, quand il a fait sauter les codes, a fini par créer les siens, qui peuvent parfois être enfermants aussi. Est-ce qu’être hip-hop, c’est pas tout simplement apporter de la nouveauté ?

F : C’est apporter de la nouveauté, c’est être à l’aise avec soi-même, c’est assumer ses codes, ses principes, son image, plein de choses. Parce que surtout de base le hip-hop  c’était délivrer des messages. C’est de l’émotion, c’est plein de choses. Y a des nouveaux messages maintenant, on est moins sur une démarche politique, alors qu’à la base le hip-hop démarrait surtout de ça, exprimer des messages précis sur la politique, la police, ou d’autres thèmes. Là, on est plus dans autre chose. Mon hip-hop à moi, c’est tout ce qui est good vibes. C’est la joie, les moments de vie. Après, bien sûr, il y a les moments de tristesse, les moments forts, c’est plein de choses. Mais je vais d’abord exprimer la joie de vivre, le sourire, danser.

S : Ça a aussi amené, tout ça, un côté mainstream au hip-hop. Y a pas un paradoxe quand le hip-hop, qui s’est battu pour être reconnu, se regarde dans le miroir, voit ce qu’il est devenu, et s’aperçoit ce qu’il a peut-être perdu en substance quand il est devenu la culture dominante ?

F : Après, qu’est-ce qui l’a rendu mainstream aussi ? Ce qui l’a rendu mainstream, c’est le public qui l’écoute. C’est la force du public qui a écouté de plus en plus, qui s’est élargi, qui a fait que maintenant le rap est dans les musiques les plus écoutées du monde. C’est ça qui a rendu le truc mainstream.

S : C’est devenu la culture dominante

F : Ouais, c’est ça. C’est comme le rap en France. Ça a toujours été écouté, mais c’était pas écouté à ce point-là. Moi, j’ai pas cherché à être mainstream. J’ai fait ma musique, j’ai kiffé ma musique, et après c’est devenu populaire. On m’a mis dans la case mainstream, mais je suis pas allé chercher cette case. Je fais mes sons à ma manière et je kiffe ma musique, et je veux que les gens la kiffent. Mais j’ai pas cherché à être mainstream. Par exemple, l’un de mes derniers sons, « Position », qui devient un tube. Si on me demandait mon avis avant, je ne le voyais pas devenir un tube. Être là sur des grosses radios comme NRJ, être numéro 1, platine, rapidement comme ça, pour un son comme ça, de ce style là, pour moi, ça ne pouvait pas être un tube comme ça l’est.

S : On parlait du mainstream, mais il existe une autre case, celle de « Pop Urbaine ». Ça veut dire quelque chose ?

F : Pour moi, non. J’aime pas ce terme de pop urbaine.

S : C’est un terme qui ne vient pas du tout du monde du hip-hop

F : J’ai du mal avec le terme pop urbaine. On m’a déjà expliqué plusieurs fois, mais je ne sais pas. Ça passe toujours pas, « pop urbaine », pour moi

S : Le problème vient de ceux qui ont inventé le terme ? Parce que c’est pas le hip-hop qui a créé le terme « pop urbaine »

F : Non. C’est pas le hip-hop. Et si c’est de la pop urbaine, c’est pas du hip-hop

S : Donc, pour toi, on peut être tout à fait mainstream et continuer à être hip-hop, comme tu le disais

F : Je pense que oui. Bien sûr.

S : On peut parfois demander aux gens de faire leurs preuves, et s’il y avait la nécessité de prouver, tu l’as fait. Tu rappes dans de nombreux morceaux. Et quand tu chantes, c’est souvent avec des placements de rappeurs. Y a un côté très tout-terrain chez toi. T’as pour projet de faire un album 100 % rap ?

F : Franchement, je pense pas. Mais ça peut arriver qu’il y ait 2 ou 3 sons rap à l’avenir. C’est possible. Mais faire un album 100 % rap, non, je ne pense pas.

S : Qu’est-ce que t’aurais à dire à tes détracteurs ? Par définition, on ne peut pas plaire à tout le monde. Donc, il y a forcément des gens qui vont trouver quelque chose à redire, à la fois sur ce que tu fais, mais aussi sur ton succès

F : Moi, je leur dirais merci

S : Avec un rictus ?

F : Ouais (rires)

« Je suis pas un lover »

S : Pour certains, c’est peut-être l’image qui est un peu trop lisse, celle du lover qui rappelle un peu la variété française. Pourquoi t’as fait le choix de t’accrocher majoritairement au thème de l’amour ?

F : Ouais, après, c’est plus varié qu’autre chose maintenant. Je suis moins lover, lover, lover. Déjà que de base, dans ma vie en général, je suis pas un lover, déjà. Je sais pas, j’ai plus d’inspi à écrire ce genre de thème

S : C’est quelque chose qui te parle

F : Ouais, c’est un truc qui est plus facile à raconter, je pense. Plutôt qu’autre chose. Je préfère exprimer des thèmes comme ça, qui arrivent plus dans la vie de tous les jours que dire des trucs qui arrivent juste quelques fois dans la vie. Ça m’intéresse pas de parler de drogue

S : J’avais posé cette question à Joé Dwèt Filé, qui parle beaucoup d’amour aussi. Je lui avais demandé s’il n’avait pas peur de manquer d’inspi, après avoir parlé du manque, de la tromperie, de l’amour éphémère, de l’amour éternel, de la séparation, etc. Est-ce que, pour un artiste, la thématique est réellement inépuisable ?

F : J‘ai plusieurs thèmes en vrai, je varie maintenant. Des fois, y a de l’egotrip. Des fois, c’est juste des thèmes dansants. Des fois, c’est pas vraiment love. C’est juste…on parle d’une femme, mais c’est pas vraiment du love. C’est des phrases générales. Après, je pense que l’inspi sur l’amour, y en aura toujours, parce qu’il se passe tellement de trucs,  en bien et en mal. Donc, il y aura toujours des trucs à raconter, je pense. Y a au moins 10, 20 manières de parler de la tromperie par exemple.

S : Tu penses que c’est aussi parce que t’essayes d’être sincère et authentique que ça marche bien pour toi ? Les gens le ressentent ?

F : Je pense que ça aussi ça en fait partie. C’est dans les critères de la réussite. Chez moi y a pas de faute, tout est vrai, dans la manière de parler, quand on me voit dehors, sur scène, sur les réseaux, mes paroles, ou même dans ma manière d’utiliser un son. C’est pas calculé, c’est naturel. Et c’est un truc que les gens ont beaucoup aimé chez moi. Et moi-même, je préfère les gens naturels aux gens faux. J’ai du mal avec ça. Même pour faire des feats, j’ai besoin qu’il y ait un vrai feeling, qu’on se connaisse bien, qu’on s’entende bien, c’est pour ça que j’arrive à faire des feats avec beaucoup d’artistes, parce qu’ils n’ont pas de problème avec moi et je n’ai pas de problème avec eux. On discute bien. Il n’y a pas de carapace. Il n’y a pas une barrière d’artistes. C’est vraiment des humains qui font leur métier, qui est la musique

S : Et il se passe VRAIMENT quelque chose

F : Exactement

« Je peux merder, ça peut m’arriver»

S : Je faisais allusion en intro aux millions d’abonnés que tu as sur les réseaux. Est-ce que ça implique quelques responsabilités en termes de valeurs qu’on peut véhiculer ?

F : Je vais te dire « malheureusement », parce que c’est pas voulu. Quand t’es public tu rentres dans un truc où tu dois tout le temps faire attention à ce que tu dis. Mais moi, j’ai pas de problème avec ça. Je prends en compte sans prendre en compte parce que je suis un humain aussi et je peux faire les mêmes erreurs que quelqu’un qui n’est pas public. Je me dis que c’est pas parce que je suis public que je n’ai pas le droit à l’erreur. Vous n’allez pas me tomber dessus parce que je suis capable de dire la même chose qu’une personne qui n’est pas connue. Ça, c’est des trucs que je ne cautionne pas.

S : Mais t’es un peu plus surveillé

F : Je te donne un exemple tout bête. Si je dis « j’m’en bats les couilles », et que quelqu’un qui n’est pas connu dit la même chose, pour lui c’est pas grave, ça passe. Mais pour Franglish, « c’est abominable, je suis choqué, c’est quelqu’un de vraiment vulgaire. Mais les enfants vont entendre et vont répéter !! » Ça, je ne valide pas, parce que pourquoi je ne pourrais pas ? Je ne suis pas Dieu non plus. Je ne suis pas le guide des humains. Je ne valide pas. Mais je l’entends et je comprends. Je prends en compte quand même et je fais attention sur les réseaux sur des trucs que je n’aimerais pas que mes enfants refassent en voyant quelqu’un d’autre, tu vois, donc je prends en compte mais j’aime bien rappeler quand même que, les gars, je suis quand même un humain, avant d’être un artiste, je suis un humain, je suis pas un robot, je suis un humain, c’est-à-dire je peux merder, ça peut m’arriver. Je suis un humain.

S : Et le fait d’être un humain, ça t’impose un rapport de proximité avec ton public ou il y a une distance nécessaire et obligatoire à prendre avec lui, pour se préserver aussi ?

F : Il faut toujours mettre un peu de distance, il faut pas donner 100% de sa vie au public parce qu’après ils pourront se permettre de faire des commentaires sur ta vie, ils pourront se permettre de tout faire, tout et n’importe quoi. Ça, c’est pas bon. Donc moi, je mets toujours une limite dans ça

S : Artistiquement, il y a une part de stratégie dans le fait de parler d’amour ? Parce que le thème est universel, et touchera forcément un grand nombre de personnes, ce qui permet au passage de limiter les risques dans la prise de parole.

F : Non, y a pas de stratégie sur ça. Comme je t’expliquais tout à l’heure, c’est un sujet comme ça, tu vois, c’est le thème qui me vient le plus facilement

S : Mais c’est aussi le moins risqué, non ?

F : Ça peut l’être aussi, ça dépend comment tu parles de l’amour, tu peux parler de l’amour et sonner vulgaire. Ouais. Ça peut être risqué aussi

S : Je faisais plutôt allusion à l’engagement. Est-ce que le rap actuel manque d’engagement par rapport au rap des générations précédentes ?

F : Bien sûr, oui, c’est sûr. Après, la génération a changé. Maintenant, ils ont plus envie kiffer leur vie sans rentrer dans des trucs politiques.

S : Comment t’expliques ça ? Parce que les problèmes existent toujours

F : Y a plein de choses qui ont changé comparé à avant. Y avait pas internet, y avait pas l’ouverture au monde comme ça. Internet permet de voyager plus facilement dans la tête, et avant on voyageait uniquement pour de vrai. Tu traînes sur TikTok, tu vois 5-6 vidéos, y a une vidéo qui vient de Chine, y en a une qui vient du Japon, y en a une qui vient de Thaïlande, l’autre qui vient d’Afrique, l’autre qui vient d’une partie d’un autre coin d’Afrique. Tu vois, ça va vite. Après, tu vois ce truc-là, t’as envie d’y aller. Tu vois, ça va vite. Mais je te rejoins sur ce manque d’engagement

« Tu ne peux plus juste donner ton avis »

S : Ce qui m’intéresse, c’est aussi d’avoir cet aspect qu’on a très peu de Franglish, à savoir : ton regard sur la société actuelle. Savoir si t’arrives à t’indigner ou à t’insurger contre des choses qui te révoltent

F : Y a pas mal de trucs qui me surprennent. Il y a certaines règles avec lesquelles je ne suis pas d’accord, j’ai un peu de mal. Mais vu que maintenant on est rentré dans une ère où dès que tu donnes ton avis, c’est soit tout rouge, soit tout bleu, t’as plus vraiment le droit de donner ton avis. Soit on t’oblige à avoir un avis sur un truc, soit on t’oblige à valider un truc. Si tu ne valides pas, ça veut dire que tu détestes

S : Surtout si t’es une personne publique

F : Dans cette nouvelle ère, ce qui me dérange, c’est que tu ne peux plus juste donner ton avis. Si tu donnes ton avis, c’est soit t’aimes, soit tu détestes. Alors que c’est pas vraiment ça. Tu peux donner ton avis sur un truc, et ça ne veut pas dire que t’aimes pas. Par exemple, on peut te mettre à la télé et te demander ce que tu penses du dernier son de Franglish. Peut-être que t’écoutes du Franglish, mais t’aimes pas ce dernier son. Si à la télé, tu dis que t’aimes pas ce son, ils vont transformer le truc comme si tu détestais Franglish. C’est dans ça qu’on est rentré maintenant. C’est pour ça que maintenant, tout ce qui est avis comme ça, de société, etc., je ne le donne plus, parce que j’ai trop la flemme de devoir me justifier après pour faire comprendre que c’est juste ça que j’aime pas et pas tout l’ensemble.

S : Mais en même temps, tu disposes d’un haut-parleur avec ce que tu fais, à la fois via les réseaux, mais aussi en tant qu’artiste

F : C’est pour cette raison-là que je ne veux pas le faire. Parce que maintenant, on est tellement rentré dans un truc où tout le monde déforme tout, où on joue vite sur les mots. On en rajoute trop pour rien. On utilise des grands mots pour des petites choses.

S : Donc, ça représente une vraie prise de risque que de prendre la parole pour toi

F : Voilà.

S : Tu penses que le succès peut mettre dans une bulle ?

F : Pour certains, oui, ça peut.

S : Pour toi ça n’a pas été le cas ?

F : Il faut avoir le bon entourage. Pour moi, le succès, au niveau mental, ça m’a rien fait. Juste je kiffe ce qui se passe. Mais la partie «  star » ou « superstar » ou quoi que ce soit, qui t’enferme, non, ça m’est pas arrivé.

S : Parce que c’est ce qui fait rêver les gens aussi, tout le côté starisation, avec ce que ça implique. Ils voient le succès, mais aussi l’argent qui va avec. Tu penses qu’aujourd’hui, la quête principale, chez la plupart des gens, c’est le matériel ? Y compris quand on n’a pas connu le manque.

F : Moi, mes objectifs, c’était de faire de la bonne musique et que les gens kiffent ma musique, et pouvoir faire le tour du monde, pouvoir faire des concerts partout. Vraiment des gros zéniths, des gros festivals, des grosses salles et tout, partout. C’était ça. Et de pouvoir vivre de mes rêves. Donc, oui, évidemment, l’argent qui va avec, mais pour la famille par exemple. C’était mon objectif. J’étais pas à la recherche d’être une star.

S : C’est venu comme ça en fait

F : J’ai eu la chance d’avoir un talent. Je kiffe la musique, je suis passionné de musique. J’ai envie que ça marche, de faire des concerts de fou avec ma musique, que le public kiffe ma musique, qu’on arrive à avoir des disques d’or avec la musique, qu’on fasse des zéniths, des Bercy etc. On fait une date là-bas, une date là-bas, et c’est rempli.

S : Mais au départ, c’était pas gagné parce que t’es un ancien très grand timide. Y a une forme de revanche sur la vie dans tout ce que tu fais ?

F : J’ai du me créer une fausse assurance, qui est devenue réelle au final, pour enlever cette timidité-là. Parce que sinon, ça allait être perdu d’avance. Si j’avais la même timidité que j’avais quand j’étais à l’école, Franglish n’aurait pas pu exister

S : Justement, Gédéon, le grand timide, est un jour devenu Franglish, surnom qui te vient des gens de ton quartier. Ça t’a sauvé de devenir FRANGLISH ?

F : Franchement, ça m’a sauvé. Ça m’a sauvé de plein plein de choses. Et ça m’a permis de rendre fière ma famille et même de nourrir ma famille

S : La naissance de tes enfants a été un moteur de plus dans ta carrière ?

F : Au moment où tu me parles de mes enfants, y a mon petit qui est en train d’arriver, qui est en train de me regarder. « Dans combien de temps t’arrives ? ». T’as vu la synchro ? (rires)

S : Incroyable !

F : Et donc, ouais, c’est un moteur. C’est une réussite. C’est la paix. C’est un bol d’air. C’est trop bien. Je te jure, c’est trop bien d’être parent. Trop bien.

S : Au départ, t’es ce gars qui a arrêté l’école très tôt parce qu’il n’arrivait plus à rester en place et à fournir les efforts. Et aujourd’hui, t’es ce mec discipliné, travailleur et hyper productif. Qu’est-ce que tu pourrais dire aux élèves qui remuent du cul sur leur chaise ?

F : Je leur dirais…n’hésitez pas à aller au bout de vos projets si vous avez un projet. Croyez en vous. Beaucoup de travail. Écoutez les conseils. Ne vous mettez pas en tête que l’école ça ne sert à rien parce que c’est pas vrai. Ça sert toujours. Après, pour certains talents, certains projets, oui, l’école ne rentre pas en phase. Mais ne jamais se mettre en tête que ça ne sert à rien parce que c’est pas vrai. Et sinon…il ne faut pas hésiter. En fait, n’ayez pas peur de rêver. Si vous n’avez pas peur de rêver, il va falloir se mettre en tête que pour réaliser le rêve en question, c’est beaucoup de travail, beaucoup de patience et beaucoup de mental.

S : On va conclure sur ces bonnes paroles. Je te remercie beaucoup, Franglish. À très vite !

F : Merci à toi Scolti

Scolti @scolti_g

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Retrouvez FRANGLISH partout en France, lors du PRIME TOUR en mars et avril 2025 (Accor Arena), et le 16 mars 2025 à Lille


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